Commentaire composé de l’incipit d’Aurélien d’ARAGON

Commentaire composé de l’incipit d’Aurélien d’ARAGON

En quoi cet incipit s’inscrit-il dans le mouvement surréaliste ?

 

Introduction :

 

Louis Aragon  nous présente une scène de non rencontre dans son incipit. Cette rencontre à lieu entre le personnage éponyme du roman : Aurélien et Bérénice une jeune femme.  

 

En quoi cet incipit s’inscrit-il dans le mouvement surréaliste ?

 

1.    La pauvreté des informations spatio temporelles

 

Le lecteur n’apprend rien sur le contexte de la scène : “ce jour la” l 5

 

Aucune description n’est présente, le roman est très peu construit. Le lecteur est lâché dans une histoire  déjà commencée (ouverture in médias res) qui lui est inconnue sans aucune préparation.

 

La scène apparaît comme une scène de non rencontre : la femme est perçue comme laide par Aurélien.

 

Le récit est centré sur Aurélien : focalisation interne : il n’y a donc pas d’échange de regard comme dans les scènes de rencontres classiques.

 

Il n’y a pas de véritable portrait des personnages, seulement des notations brèves : “Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation” la description n’est pas construite.

 

Louis Aragon ne respecte pas les codes de l’incipit.

 

 

2.            L’intertextualité avec la pièce de Racine

 

Le vers est répété tout au long du récit pour montrer l’obsession d’Aurélien pour ce vers : (l’auteur fait ce qu’il dit)

 

La pièce de Racine détermine l’histoire : la relation entre les deux personnages : le roman est placé sous le signe de la tragédie : leur relation sera-t-elle tragique?

 

Le vers de Racine à obsédé Aurélien durant la guerre : un vers qui l'avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées

 

Il y durant toute l’œuvre une comparaison entre la Bérénice fictive et la Bérénice réelle. La femme réelle se trouve dévalorisée par cette comparaison puisqu’elle ne peut avoir autant de qualités qu’une héroïne tragique. Elle finit par n’avoir que le nom de la princesse d’Orient :” Qu'elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n'y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice”

 

Cette intertextualité ajoute un aspect déroutant à cet incipit

 

 

3.            L’amour inconscient d’Aurélien

 

On pénètre dans la conscience d’Aurélien : Discours Direct :”Plutôt petite, pâle, je crois…” il y a une imitation du style oral, qui nous rend complice avec le personnage, comme s’il se parlait à lui même. ex : “je deviens gâteux”

 

Le second énonciateur n’est pas identifié clairement : l 7 :” Il l'avait mal regardée” on ne sait pas de qui il s’agit, on peut supposer qu’il s’agit de Louis Aragon. Cette situation d’énonciation complexe fait penser au monologue intérieur où la psychologie surpasse la narration.

 

Aurélien se parle à lui même et ne comprend pas pourquoi ce vers le marque tant :” Mais celui-ci lui revenait et revenait. Pourquoi ? C’est ce qu'il ne s'expliquait pas” introduction de l’inconscient qui surpasse la raison.

 

”dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable”  il ne comprend pas pourquoi le vers le marque autant, il ne le trouve pas beau ni particulier. Il essaye de comprendre avec la raison mais son subconscient domine : surréalisme.

 

Conclusion

 

Même si Bérénice est décrite comme laide par Aurélien, son imagination travaille, il ne peut arrêter son inconscient. Ce texte s’inscrit donc dans mouvement surréaliste : il met en avant le subconscient et laisse de côté l’aspect réel de la pièce.

 

Ouverture : Dimension autobiographique ? Histoire d’amour avec Elsa Triolet. On peut donc se demander si l’auteur ne raconte pas une partie de sa vie avec tous ses sentiments intérieurs.

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