Commentaire composé sur "la non demande en mariage" de Georges Brassens

Commentaire composé sur "la non demande en mariage" de Georges Brassens

Commentaire composé

Dans cette analyse, le poème est examiné sous trois angles différents, chacun révélant une facette de la vision de l'amour et du mariage du poète.

 

I) Une déclaration d’amour paradoxale

 

La déclaration d’amour dans ce poème est singulière, car elle rejette les conventions sociales traditionnelles associées au mariage. Dès l'ouverture, “J'ai l'honneur de ne pas te demander ta main”, le poète établit un ton de non-conformité, exprimant son amour tout en refusant les formalités habituelles.

 

La métaphore de l'oiseau, “Laissons le champ libre à l'oiseau”, symbolise la liberté en amour, soulignant l'importance de ne pas imposer de contraintes ou de règles. Cette vision de l'amour en tant qu'entité libre et non domestiquée est une idée récurrente dans le romantisme.

 

L'humour est un élément clé du poème, utilisé pour communiquer un message sérieux de manière légère. Par exemple, la référence à ne pas effeuiller la marguerite dans le pot-au-feu évoque une approche de l'amour qui valorise la spontanéité et l'authenticité, plutôt que les rôles traditionnels et les attentes.

 

Le poète exprime également une vision érotisée de l'amour, insistant sur l'importance de maintenir le désir et la passion, comme le montre l'allusion à la pomme dans le pot de confiture.

 

La déclaration d’amour éternel à la fin du passage, “Qu'en éternelle fiancée A la dame de mes pensées Toujours je pense”, valorise la figure de la fiancée, symbole d'un amour toujours renouvelé et jamais acquis, contrairement à l'image de la femme mariée, souvent perçue comme possédée et donc moins désirable.

 

II) Une vision pessimiste du mariage

 

Le poème offre une vision assez pessimiste du mariage, le présentant comme un piège pour l'amour. En utilisant l'image de Cupidon, le poète suggère que le mariage peut être un acte de sacrilège contre l'amour.

 

Le refus de “graver” les noms sur un parchemin montre que le mariage est perçu comme une fin, un enfermement, plutôt qu'un début joyeux.

 

L'humour est de nouveau utilisé pour critiquer le mariage, notamment avec l'idée que les passions s'éteignent une fois que les rôles domestiques prennent le dessus, comme dans le vers “Au diable les maîtresses queux Qui attachent les cœurs aux queues Des casseroles!”.

 

Le poème suggère également que le mariage détruit la sensualité et l'attrait, comme l'illustre l'image de Vénus perdant son attrait devant les tâches ménagères.

 

III) Une critique de la bourgeoisie

 

Enfin, le poème critique les normes bourgeoises, en particulier le rôle assigné aux femmes dans le mariage. Le mariage est vu comme une prison, particulièrement pour les femmes, réduites à des rôles domestiques.

 

La femme mariée est comparée à une servante, une critique acerbe des normes sociales qui réduisent la femme à une fonction utilitaire au sein du mariage. Le poète invite à une réévaluation de ces rôles, exhortant les femmes à ne pas accepter cette situation et les hommes à ne pas l'imposer.

 

En conclusion, ce poème exprime un amour profond mais refuse les conventions du mariage. Il utilise l'humour et la métaphore pour questionner et critiquer les normes sociales et les attentes traditionnelles autour de l'amour, du mariage et des rôles de genre, offrant une perspective à la fois romantique et révolutionnaire.


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