Commentaire composé sur Boris VIAN, L'Ecume des jours (chapitre 48), L’usine

Commentaire composé sur Boris VIAN, L'Ecume des jours (chapitre 48), L’usine

L'analyse de cet extrait met en évidence une vision dystopique et sombre de l'environnement industriel, illustrée par la description d'une usine infernale et des conséquences tragiques de l'accident qui s'y produit.

 

I) Une usine infernale

 

a) Une usine monstrueuse

L'usine est décrite avec des termes qui évoquent l'horreur et la monstruosité. Les bruits et les images utilisées, comme le “vrombissement des turboalternateurs” ou la “gueule rouge et sombre des fours de pierre”, personnifient l'usine en une créature vivante et terrifiante. Cette personnification suggère un environnement hostile et menaçant pour les ouvriers, où la machine devient une bête prête à dévorer ceux qui la servent.

 

b) L’enfer

La description de l'usine fait également écho à l'image d'un enfer sur Terre. L'ambiance lugubre, renforcée par l'éclairage rougeâtre et le “vacarme des vents violents”, crée une atmosphère oppressante et terrifiante. La référence à l'eau “qui sentait l'ozone” et les luttes des hommes contre les “engrenages avides” renforcent cette vision d'un lieu de souffrance et de damnation.

 

II) L’accident

 

a) Un épisode macabre

L'accident dans l'usine est décrit de manière horrifique. Le narrateur dépeint une scène sanglante où les ouvriers gisent à terre, mutilés et carbonisés par les machines qu'ils opéraient. Cette description macabre souligne non seulement la dangerosité de l'environnement de travail, mais aussi l'indifférence de l'usine face à la souffrance humaine.

 

b) La cruauté

La réaction de Chick, qui se met à lire et s'endort au milieu de cette horreur, illustre la banalisation de la violence et de la mort dans cet environnement. Cette attitude désinvolte face à la tragédie met en lumière une société inhumaine, où la routine et l'indifférence prévalent sur la compassion et l'humanité. Le traitement des ouvriers, jetés dans un “Collecteur Général” comme de simples déchets, démontre une déshumanisation totale et une indifférence glaçante envers la vie humaine.

 

En conclusion, cet extrait offre une vision cauchemardesque de l'industrialisation, où l'usine est dépeinte comme un monstre dévorant ses ouvriers et l'environnement de travail comme un enfer sur Terre. L'indifférence face à la souffrance humaine et la banalisation de la cruauté révèlent une critique acerbe de la déshumanisation dans la société industrielle du XXe siècle.

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