Analyse de l'incipit de Au Bonheur des Dames - Emile Zola

Lecture analytique de l'incipit de Au Bonheur des Dames - Emile Zola

Le lecteur découvre le paysage urbain à travers les yeux du personnage de Denise. Cette focalisation interne permet au lecteur de partager l’angoisse des personnages «effarés et perdus, au milieu du vaste Paris ». Le grand magasin opulent s’oppose à la pauvreté des personnages qui sont en habits de deuil. L’activité du magasin est comparée à « une ruche qui s’éveille ». La façon dont l’enseigne est présentée laisse imaginer que c’est un piège pour les femmes qui ne pourront pas résister à la tentation d’y dépenser tout leur argent : «Deux figures allégoriques, deux femmes riantes, la gorge nue et renversée, déroulaient l’enseigne : Au Bonheur des Dames ». Les trois personnages sont pathétiques puisque ce sont des orphelins contraints à l’exode économique : « Et ils restèrent plantés, serrés les uns contre les autres, tout en noir, achevant les vieux vêtements du deuil de leur père ». Le personnage de Denise est à la fois fasciné et inquiet face à cette ville inconnue et très différente de sa normandie natale («un train de Cherbourg l'avait débarquée avec ses deux frères »). Ainsi cet incipit est-il celui d’un roman d’initiation puisque les trois jeunes personnages sont confrontés à un univers inconnu et effrayant, en dehors de leur classe sociale (« après une nuit passée sur la dure banquette d'un wagon de troisième classe »). C’est un texte naturaliste qui dresse un tableau de la société du XIXème siècle dans laquelle les clivages sociaux sont très forts, comme deux mondes qui s’entrechoquent.


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Commentaires: 2
  • #1

    Matheo (jeudi, 19 mars 2020 08:45)

    Cool

  • #2

    lo (mercredi, 11 mai 2022 18:43)

    lo