Analyse de Médée d’Euripide, de « Monstre ! De toutes les femmes la plus haïe des dieux, de moi, de tout le genre humain ! » à «  Mes enfants, quelle mère indig

Analyse de Médée d’Euripide, de « Monstre ! De toutes les femmes la plus haïe des dieux, de moi, de tout le genre humain ! » à «  Mes enfants, quelle mère indigne fut la vôtre ! »

Le ton de ce dialogue révèle le caractère extrême de la situation. Les hyperboles (« Monstre ! De toutes les femmes la plus haïe des dieux, de moi, de tout le genre humain ! »), bien que très puissantes ne suffisent pas à décrire l’horreur qu’inspire le personnage de Médée (« d’un naturel plus sauvage que la Tyrrénienne Scylla ») qui a assassiné ses propres enfants pour se venger d’avoir été quittée par Jason : « après m’avoir donné des enfants, à ton hymen et à ton lit tu les as immolés »). Jason est submergé par sa douleur, exprimée par les nombreuses phrases exclamatives : « Va-t’en à la malheure, infâme, abjecte infanticide ! Pour moi, sur mon destin je puis gémir ». La réplique de Médée (« Ma douleur sert, si tu n’as pas à rire ») accentue le tragique car elle montre qu’elle ne regrette pas d’avoir tué ses enfants si cela fait souffrir Jason. Celui-ci aurait dû se méfier et être plus prudent car pour l’épouser, Médée avait trahi son père et tué son frère : « Aujourd’hui j’ai ma raison ; je l ‘avais perdue le jour où de ta demeure et de ton pays barbare je t’emmenai à une maison grecque, redoutable fléau, traitresse à ton père et au sol qui t’avait nourrie ». Jason se sent responsable de la mort de ses fils car il aurait dû leur choisir une autre mère (« Jamais il ne se fût trouvé de Grecque pour oser ce forfait, et c’est à elles que je t’ai préférée pour épouse ! »), c’est cette responsabilité qui accentue le tragique du personnage puisque si Jason avait épousé Médée ce n’était pas par amour mais pour avoir la Toison d’or.

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