Analyse de Wajdi Mouawad, Ciels, 17 Cibles et 18 Attente

Analyse de Wajdi Mouawad, Ciels, 17 Cibles et 18 Attente

C’est un moment de grande tension. Les personnages assistent, impuissants à un terrible attentat terroriste qu’ils ont anticipé sans pouvoir donner l’alerte : « Ils ont coupé toute possibilité de communication avec l’extérieur ». Cet extrait est tragique car les personnages ne peuvent pas empêcher le destin de s’accomplir : « Ce n’est pas possible d’avoir la réponse et de ne pouvoir rien faire ». La voix masculine joue le rôle du choeur antique qui annonce les malheurs à venir : «  Voici venu le temps hoquetant ». Elle contribue à augmenter la peur par ses paroles prophétiques annonciatrices du massacre : « Le hoquet que voilà ne craint pas le sursaut Ne craint pas la gorgée de sang de la gorge égorgée Ni sursaut ni gorgée ne sauront l’interrompre ». C’est une poésie de l’horreur qui souligne le poids de la fatalité. La tension est aussi accentuée par les repères temporels qui créent un resserrement tragique du temps : « L’attentat a eu lieu… Il y a cinq heures ». Le titre du tableau, « L’Annonciation » est utilisé par les terroristes de la manière la plus horrible qui soit puisque l’annonce du Salut par l’ange Gabriel est ici détournée en l’annonce d’un massacre.

Écrire commentaire

Commentaires: 0