Commentaire composé sur Senghor, Femme noire

Poème
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre
Commentaire composé
Comment le poète célèbre-t-il autant une femme qu’un continent ?
I) La célébration de la femme noire
Premièrement, Léopold Sédar Senghor célèbre la femme noire (“Je chante ta beauté qui passe”) par l’anaphore “femme nue”, “Femme noire”, “Femme obscure”. Il célèbre aussi sa beauté “de ta forme qui est beauté” et sa douceur “la douceur de tes mains”. De plus, le poète avec la métaphore “les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau” montre que la femme noire est si belle qu’elle rend les bijoux qu’elle porte encore plus brillants. Pour le p, la femme noire est une source de plaisir à la fois physique et spirituel : “Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire”.
II) Le pouvoir surnaturel de la femme noire
Deuxièmement, le poète nous montre un pouvoir surnaturel de la femme noire. Le poète nous décrit la femme noire comme mystérieuse “ombre”, “obscure”, il nous montre aussi que sans elle il n’y a pas de vie “Vêtue de ta couleur qui est vie” puisqu’elle représente la mère. La femme noire ensorcelle les hommes “Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche”. La femme noire ne peut être conquise que par un homme qui la mérite : “tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur”. Cette célébration a une forte dimension érotique et sensuelle : “Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée”.
La femme noire semble ne pas vieillir et garder sa peau lisse et brillante :
“Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète”. Le poète fait aussi une métaphore qui suggère que la peau de femme noire a le pouvoir de transformer les perles en étoiles “les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau”. De plus, le poème est écrit en vers libre ce qui, associé aux anaphores, donne l’impression d’une incantation. Il y a aussi une dimensions effrayante, le poète est tellement ébloui par son amour pour la femme noire qu’elle devient une source d’angoisse : “A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.” Il y’a une forme de transcendance car la femme noire permet d’accéder au divin : “forme que je fixe dans l'Eternel”.Le femme noire représente à elle toute seul le cycle de la vie : “Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.”
III) La célébration de l’Afrique
Enfin, le poète célèbre aussi l’Afrique à travers la femme noire : “Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle”. Les animaux sauvages et la pureté du paysage donne l’image d’une nature forte et inviolée : “Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est”, “Gazelle aux attaches célestes”. C’est une Afrique puissante qui est représentée dans ce poème par le biais de la musique rituelle et de la royauté : “Tamtam sculpté”, “aux flancs des princes du Mali”.
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Many mounira (mercredi, 27 octobre 2021 17:03)
Sa ma beaucoup aidé
Komenan yao rodrigue (dimanche, 06 novembre 2022 19:52)
Rédaction d'un centre d'intérêt n1