Analyse de la fable de La Fontaine La tortue et les deux canards

Analyse de la fable de La Fontaine La tortue et les deux canards

Le début de la fable est tout de suite humoristique car la tortue veut sortir de sa carapace, comme quelqu’un qui veut sortir de son milieu social : “Une Tortue était, à la tête légère, Qui, lasse de son trou, voulut voir le pays.” Avec ces deux vers on comprend que la tortue représente les personnes en général : “Volontiers on fait cas d'une terre étrangère : Volontiers gens boiteux haïssent le logis.” Finalement plus les gens sont pauvres plus ils veulent voyager, déménager…Les canards qui représentent une classe sociale plus élevée que la tortue ont décidé de lui faire une farce : “Deux Canards à qui la Commère, Communiqua ce beau dessein” C’est le déroulement du stratagème, ils lui disent ce qu’elle veut entendre et veulent la faire monter plus qu’elle ne devrait : “Voyez-vous ce large chemin ?, Nous vous voiturerons par l'air en Amérique” Les canards lui disent qu’elle verra un spectacle car elle n’a jamais vu le monde des bourgeois : “Vous verrez mainte république, Maint royaume, maint peuple ; et vous profiterez Des différentes moeurs que vous remarquerez”.  La comparaison avec Ulysse rajoute de l’humour. Ils se payent sa tête et lui racontent n’importe quoi pour qu’elle tombe dans leur piège : “Ulysse en fit autant”. Le narrateur se moque de la tortue en employant le terme de “pélerine” car c’est un terme religieux qui veut dire qu’on fait un voyage dans un but de dévotion alors que la tortue le fait par orgueil comme nous montre l’expression “La Reine : vraiment oui ; je la suis en effet”. Le narrateur continue à utiliser le vocabulaire religieux dans un sens ironique avec le mot : “Miracle”. On voit que la tortue accepte une proposition complètement folle et qu’elle ne pourra pas faire, car c’est impossible de rester accroché par la mâchoire à un bâton pour aller jusqu’en Amérique. “Dans la gueule en travers on lui passe un bâton, Serrez bien, dirent-ils ; gardez de lâcher prise, Puis chaque Canard prend ce bâton par un bout.”.  Le narrateur veut souligner qu’on ne peut pas faire des choses contre nature car cela nous éloigne du bonheur : “La tortue enlevée on s'étonne partout, De voir aller en cette guise, L'animal lent et sa maison” Elle ne passe pas pour la reine des tortues mais pour la reine des imbéciles, tout le monde le sait sauf elle : “Passer la Reine des Tortues’’. Comme elle se croit reine, elle décide de faire une remarque et malheureusement en parlant elle lâche le bâton et meurt en tombant. Donc quand on s'élève plus haut que notre place on ne peut que retomber douloureusement, comme le dit le dicton populaire “Plus dure sera la chute” : “Elle eût beaucoup mieux fait, De passer son chemin sans dire aucune chose, Car lâchant le bâton en desserrant les dents, Elle tombe, elle crève aux pieds des regardants” C’est la morale de l’histoire. La tortue s’est laissée berner et a perdu la vie à cause de son orgueil : “Son indiscrétion de sa perte fut cause, Imprudence, babil, et sotte vanité, Et vaine curiosité, Ont ensemble étroit parentage, Ce sont enfants tous d'un lignage”


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