Le Rouge et le noir de Stendhal, La passion de Madame de Rênal, Livre I, chapitre 10

Le Rouge et le noir de Stendhal, La passion de Madame de Rênal, Livre I, chapitre 10 De « Tout à coup l’affreuse parole : adultère, lui apparut» à « Sans s’en douter, madame de Rênal jeta des cris qui réveillèrent sa femme de chambre»

I) Un dilemme tragique

a) L’origine du débat intérieur

 

Madame de Rênal commence à prendre conscience qu’elle est amoureuse de Julien Sorel, le jeune précepteur de ses enfants. Cele génère chez elle un sentiment violent de culpabilité : « Tout à coup l’affreuse parole : adultère, lui apparut ». Du coup elle se retrouve déchirée entre la force de son amour et le carcan des conventions sociales. Prise dans un affreux dilemme, elle va jusqu’à envisager d’avouer son amour pour Julien à son mari, ce qui serait une erreur fatale : « Elle eut un instant la pensée d’avouer à son mari qu'elle craignait d’aimer Julien. […] Heureusement elle rencontra dans sa mémoire un précepte donné jadis par sa tante, la veille de son mariage. Il s’agissait du danger des confidences faites à un mari, qui après tout est un maître. »

 

b) L’utilisation du discours rapporté

 

L’utilisation du discours indirect libre permet au lecteur d’entrer dans l’intimité des pensées du personnage et de partager sa souffrance : « Ce moment fut affreux ; son âme arrivait dans des pays inconnus. La veille elle avait goûté un bonheur inéprouvé ; maintenant elle se trouvait tout à coup plongée dans un malheur atroce. »

 

II) Une héroïne tourmentée

a) Les hyperboles

 

Le trouble du personnage se traduit par des pensées excessives « tantôt l’affreuse idée du crime la torturait comme si le lendemain elle eût dû être exposée au pilori, sur la place publique de Verrières, avec un écriteau expliquant son adultère à la populace ». Mais aussi par des gestes et des cris involontaires : « Sans s’en douter, madame de Rênal jeta des cris qui réveillèrent sa femme de chambre ».

 

b) La passion

 

Madame de Rênal est un personnage romantique, totalement sous le joug de ses émotions qu’elle est incapable de contrôler : « Dans l’excès de sa douleur elle se tordait les mains. » Elle se comporte ici comme une héroïne de tragédie livrée entièrement à une passion violente qui lui fait perdre toute capacité de réflexion : « Elle n’avait aucune idée de telles souffrances, elles troublèrent sa raison ».

 

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