Le Rouge et le noir de Stendhal, Excipit, Livre II, chapitre 45

Le Rouge et le noir de Stendhal, Excipit, Livre II, chapitre 45 De «Le mauvais air du cachot devenait insupportable à Julien» à «elle mourut en embrassant ses enfants.»

I) Les intentions du dénouement

 

Suite à la mort de Julien le récit continue : “si tu sais t’y prendre, ils te vendront ma dépouille mortelle... Fouqué réussit dans cette triste négociation”, sa mort n’est même pas signalée, elle est insinuée :”auprès du corps de son ami”, “ce qui reste de Julien”. À la suite de sa mort, Fouqué et Mathilde vont aller enterrer Julien dans une grotte. Nous apprenons que Mme de Rênal meurt peu après Julien. En effet si le récit continue après la mort de Julien c’est pour clore l’histoire des autres personnages, ce qui souligne leur importance et crée un contraste avec l’orgueil de Julien.

Fouqué est le meilleur ami de Julien, malgré toutes les erreurs et les défauts de Julien il lui restera fidèle jusqu’au bout. En effet Fouqué écoute et obéit silencieusement à Julien qui reste insensible face à la tristesse de son ami. Il lui demande de se faire enterrer dans une grotte et de faire mettre Mme de Rênal et Mathilde dans la même voiture. Fouqué lui, est meurtri de chagrin suite à la mort de son ami : “Il passait la nuit seul dans sa chambre, auprès du corps de son ami,” Il est seul, il n'a même plus “le courage de parler ni de se lever”. De plus il est même dit qu’il “faillit en devenir fou de douleur” ce qui relève du registre pathétique.

Mathilde, qui, pendant tout le roman est le miroir de Julien en terme d'orgueil et de romantisme  va se balader avec la tête de son amant défunt ce qui est particulièrement macabre:”elle porta sur ses genoux la tête de l’homme”, elle se comporte comme une héroïne tragique. Transportée par son orgueil elle est au “milieu” de la cérémonie d’enterrement c’est elle qui “ voulut ensevelir de ses propres mains la tête de son amant.” elle veut être le centre d’attention pour l’enterrement de son amant: elle a fait orner la grotte de marbre italien, elle a fait venir vingt prêtres pour l’enterrement et elle”fit jeter plusieurs milliers de pièces de cinq francs”. De plus Mathilde tente de reproduire l’enterrement de son ancêtre: “Boniface de La Mole” ce qui la lie à un destin familial et renforce le caractère tragique de cet excipit. 

Le personnage de Mme de Rênal relève lui aussi du tragique car on apprend qu’elle a tenu la promesse que lui à fait faire Julien. Cette promesse qui l’engageait à s’occuper de l’enfant que Julien avait eu avec une autre maîtresse, Mathilde.  Non seulement a-t-elle tenu cette promesse malgré sa douleur mais elle va aussi mourir de ce chagrin, ce qui fait d’elle aussi une héroïne tragique.

 

II) La mort du héros

 

À  L’approche de la mort Julien est présenté comme un romantique en connexion avec la nature, il ne ressentira pas de peur face à la mort : “mais de la peur, non on ne me verra point pâlir”. De plus ce qui va accentuer l’aspect romantique de ce personnage est son choix d’enterrement, dans une grotte qui lui rappelle son ambition passée. En effet c’est depuis la vue que l’on à sur cette montagne que Julien a ressenti que  “l’ambition a enflammé [son] cœur”. Malgré le caractère romantique de Julien dans ce dénouement il se montre insensible face  à la douleur de son meilleur ami. Après lui avoir demandé plusieurs services, dans les derniers moments passés avec son meilleur ami il se plaint de l'état  du cachot : “ce cachot si laid, si humide, me donne des moments de fièvre où je ne me reconnais pas”. Et, toujours insensible à la douleur de son ami, Julien va se montrer courageux pour satisfaire son orgueil quand il dit qu’il ne ressentira pas de peur face à la mort. Il donne plus d’importance à son orgueil qu’à son meilleur ami si proche de la mort, c’est peut être une manière pour Julien de mettre derrière lui son bonheur et de faire face à la réalité qui est celle de son exécution imminente. Une fois de plus c’est l’orgueil qui dicte sa conduite à Julien.

De plus nous pouvons dire que la mort de Julien donne du sens à sa destinée car il a toujours été très ambitieux mais il n’a jamais rien réussi dans sa vie à part faire souffrir les gens qui l’aimaient. Ainsi sa mort met un terme à une longue série d’erreurs et Julien apparaît donc plus comme un anti-héros que comme un véritable héros puisqu’il n’a pas tiré les leçons de ses échecs tout au long de ce roman d’apprentissage. 

 

2ème commentaire

Problématique : Comment dans cet excipit (fin) de roman réaliste, Stendhal fait-il accéder son personnage principal au statut de héros ?

I) Les personnages féminins

Des caractères opposés

Mathilde, la folie romantique (critique du romantisme)

→ “Elle avait le regard et les yeux égarés.” : par le regard, nous voyons sa folie. 

→ “–  Je veux le voir, lui dit-elle.” : par la parole, nous voyons sa détermination de voir son amant mort. Ça a un lien fort avec la folie vue dans ses yeux. 

→ 

Mme de Rênal, une figure de sainte

→ “Madame de Rênal fut fidèle à sa promesse. Elle ne chercha en aucune manière à attenter à sa vie; mais trois jours après Julien, elle mourut en embrassant ses enfants.” : nous voyons que Mme de Rênal ressentait un amour parfait, et c’est pour cela qu’elle ne se suicide pas, mais meurt de chagrin, car elle ne peut pas vivre sans Julien. 

Leur relation avec Julien

Mathilde, la passion (négative)

Mme de Rênal, le vrai amour

II) Les personnages masculins

Fouquet, un héros fidèle et un modèle à suivre pour le lecteur

→”Fouqué réussit dans cette triste négociation. Il passait la nuit seul dans sa chambre, auprès du corps de son ami,” : nous voyons qu’il est digne, car la veillée funèbre est simple, sans cérémonie. Nous pouvons aussi le voir avec les phrases courtes que l’auteur utilise, car il n’y a rien a dire. 

→ “Fouqué n'eut pas le courage de parler ni de se lever. Il lui montra du doigt un grand manteau bleu sur le plancher; là était enveloppé ce qui restait de Julien.” : nous voyons qu’il ressent la perte de son ami fortement et véritablement. Il lui a mis un manteau bleu, qui signifie la noblesse, comme pour l’élever dans sa mort. 

Julien, un héros romantique courageux face à la mort

→ “Par bonheur, le jour où on lui annonça qu'il fallait mourir, un beau soleil réjouissait la nature, et Julien était en veine de courage.” : Julien arrive à voir la beauté de la nature, ce qui est le côté positif du romantisme, et arrive à laisser en arrière tout le côté négatif de ces personnages, qui est les émotions. De plus, nous remarquons que pour la première fois dans ce roman, il est véritablement courageux. 

→ “Marcher au grand air fut pour lui une sensation délicieuse, comme la promenade à terre pour le navigateur qui longtemps a été à la mer. Allons, tout va bien, se dit-il, je ne manque point de courage.” : cela met en avant le fait qu’il a vécu une vie tourmentée, et que dans la mort, il ressent finalement la paix et le courage. 

→ “Jamais cette tête n'avait été aussi poétique qu'au moment où elle allait tomber.” : ironie du narrateur, qui se moque du fait qu’il est toujours en train de penser. 

→ “Les plus doux moments qu'il avait trouvés jadis dans les bois de Vergy revenaient en foule à sa pensée et avec une extrême énergie.” : il pense à son enfance, notamment à la nature au moment de sa mort. 

→ “Tout se passa simplement, convenablement, et de sa part sans aucune affectation.” : nous voyons qu’il meurt dignement, sans pleurer ni supplier. 

Écrire commentaire

Commentaires: 0