Lecture analytique de L’oeuvre de Zola, de “Midi était sonné” à “Allons, allons, à la pose, paresseux”

Lecture analytique de L’oeuvre de Zola, de “Midi était sonné” à “Allons, allons, à la pose, paresseux”

En quoi ce passage est-il représentatif du travail et de la personnalité de l’artiste ? (le peintre comme l’écrivain)

 

Dans ce passage, Zola dresse un portrait de l’artiste et de son œuvre qui n’est pas très positif. Premièrement, Claude n’assume pas ses créations et en a même honte car il se presse de camoufler le visage de la femme qu’il peint avec une boite avant que le visiteur, qu’il hesite à faire rentrer, ne la voit. Claude est aussi peu confiant en ses œuvres en général car il se questionne et n'hésite pas à recommencer ses peintures tant il n’est pas sûr du résultat. La phrase “Tiens! tu changes le type de la femme? Un long silence se fit” montre l'incompréhension de son ami devant sa tendance à modifier et recommencer sans cesse sans vraiment avancer. Cette tendance fait même douter l’ami de l’artiste de ses capacités, ce qui le pousse à lui demander s'il va finir son œuvre à temps: “Mais sapristi ! Tu auras joliment du travail, dans tout ça!" 

Le personnage de Claude est aussi très torturé. Sa passion pour son art le rend parfois plein d’espoir, parfois en proie à ses angoisses. Sa confiance en lui-même varie elle aussi avec le temps. Il camoufle d’abord son œuvre du regard de son ami avant de redevenir confiant et d'être “ravi, sans le dire, de l'ébauche qu’il avait fait de Christine”.

Finalement, Claude est décrit comme ayant une vraie passion pour sa vocation à tel point qu’il ne se nourrit plus correctement tellement il s’investit dans ses peintures.

La forêt qu’il peint est symboliquement le lieu où l’on se perd pour mieux se retrouver : “Dans un trou de forêt, aux murs épais de verdure, tombait une ondée de soleil.”

 

Dans ce roman, Zola décrit l'œuvre d’art comme la réflection de la pensée de l’artiste qui n’est jamais fixée ni totalement achevée. Dans ce texte Claude ne cesse de modifier le visage de la femme qu’il peint jusqu’a atteindre sa conception de la femme idéale :  “Tiens! tu changes le type de la femme? Un long silence se fit”. 

L’art est aussi décrit par Zola comme une quête intérieure qui reflète la perception de l’artiste, son monde intérieur et n’a donc pas vocation à transcrire fidèlement la réalité du monde physique : “le peintre glissa dans un carton la tête de Christine, d’après laquelle il retouchait sa grande figure de femme”. Le modèle sert uniquement à l’artiste à ressentir des émotions. La fidélité doit se porter sur la peinture des sentiments de l’artiste et non sur les traits physiques du modèle. Le but de l’art est de percer à jour le secret de la vie. En cela l’artiste se prend pour Dieu. Il se fixe donc un idéal impossible à atteindre, d’où un sentiment perpétuel d’échec : soulevé par un de ces grands coups d’espoir, d'où il retombait plus rudement dans ses angoisses d’artistes, que la passion de la nature dévorait.”

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