L’apport de l’étude de la maladie mentale

L’apport de l’étude de la maladie mentale

En élaborant une théorie de l’inconscient et en montrant l’importance de la vie psychique inconsciente, Freud a renversé la conception cartésienne de la conscience. Descartes identifiait la pensée à la conscience, pour lui il ne pouvait pas y avoir de pensée inconsciente, de volonté inconsciente, parce que la pensée implique la conscience de soi, la pensée se pense elle-même. Donc pour Descartes une pensée inconsciente est une contradiction dans les termes.

Freud va montrer, à travers l’étude des malades, que l’inconscient est l’essentiel de la vie psychique, que la conscience est la partie émergée de l’iceberg, et que la vie psychique inconsciente a tous les caractères de la vie psychique consciente (désir, souvenir, processus intellectuel) sauf un qui est celui d’être connu du sujet. Freud n’a pas inventé l’inconscient, il s’appuie sur une tradition philosophique qui remonte à l’antiquité. Platon disait que toute pensée est une réminiscence ou un re-souvenir. Freud a pour la première fois élaboré une théorie de l’inconscient à partir d’une pratique d’analyste et il a expliqué à travers l’étude des névroses le rôle de l’inconscient et ainsi donné une nouvelle vision de la personnalité humaine. Freud s’est intéressé à l’étiologie des névroses (étude des causes de la maladie). Il remet en cause l’explication de la maladie telle qu’elle était parfois donnée par certains médecins de son époque. Les symptômes de l’hystérie (physiques et psychiques) étaient expliqués par des causes organiques ; pour la première fois il a expliqué les troubles psychiques par des causes psychologiques. Et il a estimé nécessaire d’émettre l’hypothèse de l’inconscient pour comprendre toutes les manifestations de l’inconscient (les symptômes névrotiques, les rêves, les actes manqués, les lapsus, les oublis). La névrose se caractérise par deux aspects : d’une part, comme dans le cas Anna O, la névrose renvoie au passé du malade et très précisément à des conflits pré-œdipiens traumatisants ; d’autre part le malade est rattaché à son passé sans le savoir (Anna O sait que son hydrophobie renvoie à son passé mais elle ne sait pas ce qui s’est passé).

Inconscient --> Surmoi --> Préconscient --> Conscient

L’inconscient pour Freud ne se définit pas uniquement de la façon suivante : est inconscient tout ce qui échappe à la conscience. Freud dans sa période de maturité va faire une distinction entre l’inconscient et le préconscient. Le préconscient c’est ce qui est inconscient mais qui peut être réactualisé par le sujet. Le ça est le noyau dur de l’inconscient, à savoir l’effet du refoulement de la part d’une instance psychique que Freud appelle le surmoi : le sujet malgré sa volonté ne peut accéder au ça. Le surmoi est une conscience archaïque constituée pendant la phase œdipienne et qui est le produit de l’intériorisation des interdits sociaux et parentaux.

Pour Freud la personnalité psychique est nécessairement le théâtre de conflits du moi avec lui-même. La majorité des individus arrivent à équilibrer leur vie avec leur souffrance (par exemple l’amour est un mélange de joie et de malheur). Par contre le névrosé c’est celui qui ne peut plus travailler, aimer, et qui n’assume pas l’angoisse de la mort.

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