Analyse de A une passante de Baudelaire

Analyse de A une passante de Baudelaire

Commentaire composé

En quoi ce poème est-il représentatif de la section «Tableaux parisiens» ?

 

I) Une rencontre fugitive...

a) Une rencontre

Ce poème raconte la rencontre entre une “passante” et Baudelaire. Nous pouvons voir que l’auteur emploi la première personne du singulier, “je” pour nous parler de cette histoire très personnelle. Au début du poème, dans les deux premiers quatrains, pour parler de la femme en question, l’auteur utilise la troisième personne du singulier, “avec sa jambe”, tandis que dans les deux derniers tercets, il y a un changement d'énonciation avec l’emploi de la deuxième personne du singulier, “tu ne sais”.  

 

b) La fuite du temps

Nous pouvons remarquer qu’il y a un certain rythme dans ce poème, car au début, l’auteur décrit sa rencontre avec sa femme, puis, à la fin du poème, la femme semble être déjà partie. Cette rapidité est traduite par une allitération du [S], “assourdissante”, “majestueuse” etc… Cette même allitération met en avance aussi la souffrance de l’auteur. L’auteur emploi le mot “statut” ce qui montre bien qu’il veut que le temps s'arrête et qu’il souffre de cette fuite du temps. “Un éclair... puis la nuit !” Cette citation montre encore une fois la rapidité de cette rencontre, mais aussi les émotions de l’auteur envers la passante, pour lui, la femme représente la lumière, la puissance dans un monde sombre. “trop tard !” De nouveau, le poète montre son regret pour la fuite du temps, aussi traduit par une ponctuation expressive. Tout au long du poème, il y a un vocabulaire de la fuite du temps qui est employé, “Fugitive”, “fuis”. 

 

II) ...qui donne lieu à une méditation à la fois poétique et philosophique

a) Une méditation poétique

Dans ce poème, Baudelaire arrive a prendre un moment qui ne dure seulement quelques instants, comme nous venons de voir, et décrire ce moment avec tant d'émotions et de détails que ce moment semble être beaucoup plus long qu’il ne l’est réellement. L’auteur est en contemplation devant cette femme, comme s’il était devant un tableau, ou une photographie, ce qui explique pourquoi ce poème est dans la section “Tableau Parisiens”. Nous pouvons voir que dans les quatrains, les rimes sont embrassées, donc nous comprenons que l’auteur aurait voulu embrasser ou prendre dans ses bras la passante, partie trop vite. Il ne lui reste plus qu’à serrer sur son coeur l’image de cette femme fuyante : “Car j'ignore où tu fuis”.

 

b) Une méditation philosophique

Dans les deux derniers tercets, nous pouvons voir que le poète nous parle de la philosophie, mais d’une manière implicite, toujours en liant ce sujet au reste du poème. “Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?” Ici, l’auteur se pose une question rhétorique, en se demandant s’il existe la vie après la mort. Ces questions, et ces références à l'éternité, le paradis montrent une fois de plus son désir envers cette passante. “Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !” Cet extrait nous montre l’imagination de l’auteur, et le fait que même s’il ne connaissait pas cette passante, il aurait pu l’aimer. Il y a un changement de temps, il emploie l'irréel du passé pour évoquer un passé hypothétique qui n’a pas pu se réaliser, car cette femme est passée trop vite, l’auteur n’a pas pu la retenir, à son désespoir. 

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2ème version de ce commentaire

Introduction : Romantisme: Recherche de nouvelles formes susceptibles à décrire toute l'expérience humaine. Les thèmes abordés sont le rêve, l'évasion, le voyage, l’orient. En rupture avec le classicisme, un mouvement artistique et littéraire. 

Parnasse: Rejette l’engagement politique et le lyrisme, l’expression des sentiments personnels, il y a une importance donne a la versification, d’ou leur doctrine, “l’art pour l’art”. 

Baudelaire: Un poète renommé pour son oeuvre majeure, les Fleurs du mal. Critique d’art pour se faire de l’argent, quand il revenait d’un voyage aux Indes. Traduit les oeuvres d’Edgar Allan Poe. Précurseur du Symbolisme. 

A une passante: Poème de la section Tableaux Parisiens, un sonnet. 

 

I.Une rencontre éphémère 

Les circonstances- Un univers urbain, premier vers, personnification de la rue qui hurle et l'allitération en [R] pour relever les rues bruyantes de Paris, un univers donc aussi auditif. Les personnages qui s’opposent. Tout d’abord la femme “une femme”, est décrite avec des adjectifs mélioratifs, “longue” “mince” “noble”. Mais les rimes embrassées “majestueuse” et “fastueuse” relèvent le mot, tueuse et donc que cette femme est dangereuse. Autre personnage, moi, première personne du singulier, qui s’oppose à la femme car il est immobile, “crispe” alors que la femme est en mouvement, traduit par l’harmonie en [S] qui fait référence au bruit des femmes qui marchent. 

Une rencontre fugitive- champ lexical de la fuite, “fugitive”, “fuis”. Métaphore de l'éclair, qui relève de la rapidité. Le sonnet, qui est une forme brève pour raconter quelque chose de court et d'éphémère. 

Mais cette rencontre est pourtant immortalisée, grâce à la poésie. La poésie et l'écriture pour se souvenir, qui immortalise et fait renaître, “ soudainement renaître” et “éternité”. 

 

II. Renouvellement de la tradition lyrique 

Le sonnet renouvelé- Les rimes ne sont pas les mêmes, mais le sonnet est quand même une forme traditionnelle. 

Un renouvellement de la rencontre amoureuse- Les regards qui se croisent, “dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan”. Puis le coup de foudre, “fugitive beauté” et “dont le regard m’a fait soudainement renaître”. Mais ici cette rencontre n’aboutit à rien, “trop tard! jamais peut-être!” 

Une inconnue- Le titre, montre bien que la femme est juste une passante, on ne la connaît pas. Le chiasme relève une opposition, “car j’ignore où tu fuis, tu ne sais ou je vais”, et une impossibilité de rencontre. 

 

III. Une allégorie de l'expérience poétique 

La femme est une allégorie de la beauté selon Baudelaire- deux définitions pour l’art, la tradition et le moderne. Agile, moderne et statue, tradition. La beauté fait partie de l'idéal Baudelairien, qui est toujours recherché, mais jamais atteint, comme dans ce poème, “fugitive”, “ailleurs”, “bien loin d’ici”. 

Le choc et l'étonnement- la surprise avec la violence, comme l'éclair, “un éclair… puis la nuit!” avec une ponctuation expressive. Aussi l’ouragan. 

L'expérience poétique- le poète peut transformer le réel en poésie, ici dans un univers urbain, donc accessible à tous les hommes.

 

Conclusion : Un sonnet pour créer une allégorie de l'expérience poétique à travers une rencontre éphémère et le renouvellement de la tradition lyrique. Nous pouvons voir que dans Une charogne, le poète transforme aussi le réel, un objet choquant, en quelque chose de beau, un objet poétique grâce à la poésie. 


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