Analyse de L'école des femmes de Molière

Analyse de L'école des femmes de Molière

Analyse de Acte I scène 1, De «Epouser une sotte est pour n'être point sot» à « Vous faire dans le monde un nom de seigneurie ?» Cette scène d’exposition remplit-elle sa fonction ?

I) Une exposition dynamique

Tout d'abord dans cette première scène, le spectateur est tout de suite emporté par le rythme soutenu de la scène. Les personnages s'expriment en alexandrins, un vers relativement long. De plus nous pouvons remarquer plusieurs enjambements ce qui provoque un flux de parole : “Moi, j'irais me charger d'une spirituelle Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle”.  De plus, l'utilisation de rimes internes dynamise une nouvelle fois la scène. Par exemple dans les vers : “Je serais comme un saint que pas un ne réclame ? Non, non, je ne veux point d'un esprit qui soit haut”, la rime de “Saint” avec “point” montre ironiquement que la sainteté n'est pas pour le personnage d’Arnolphe. 

Le dynamisme est amplifié par les transmissions de parole entre les deux personnages, lorsqu'ils prennent la parole ils terminent le vers de l’autre : “CHRYSALDE L'esprit et la beauté… ARNOLPHE L'honnêteté suffit.” ce qui donne une nouvelle fois l'impression qu'il n'y a pas de fin à ce dialogue, les propos s'enchaînent et le spectateur ne sais pas quand est ce que cela va s'arrêter. 

Ensuite le personnage d'Arnorlphe parle énormément durant cet extrait et maintient un rythme soutenu car il est pressé de raconter ses exploits. 

 

II) Arnolphe, un personnage fou

Arnolphe, est au cœur de cette scène d’exposition car c’est lui qui monopolise la parole. Il raconte comment il a trouvé sa future femme et pourquoi il l'a choisie à CHRYSALDE. Ces propos sont insensés. Premièrement il lui parle de Agnès, sa future femme qu'il a choisie alors qu'elle n'avait que 4 ans : “M'inspira de l'amour pour elle dès quatre ans.” Cela montre dans d'abord la folie de ce personnage qui choisit un enfant pour se marier. De plus il l'a achetée à sa mère qui n'avait plus d'argent ce qui est complètement immoral. Il fait preuve d'immoralité en achetant cette jeune fille pour en faire sa femme: “Sa mère se trouvant de pauvreté pressée, De la lui demander il me vint en pensée”. L'allitération en [s] dans cette citation souligne le côté de pervers d'Arnolphe car elle évoque le serpent diabolique de la bible. En outre il se glorifie d’avoir enfermé sa future femme dans un couvent en interdisant qu’on l’instruise pour qu'elle soit complètement inculte et ignorante de l’amour. Il sera ainsi intellectuellement  au-dessus d'elle et satisfera son désir de domination. De plus nous apprenons qu'il souhaite changer de nom à 42 ans : “Me voulez-vous toujours appeler de ce nom? CHRYSALDE Et jamais je ne songe à monsieur de la Souche.” Ce nom est évidemment ridicule car il fait référence à un arbre mort et ainsi référence à un paysan.

 

III) Du conflit à la réflexion

Arnolphe a une vision particulière de la femme parfaite. Il souhaite isoler totalement sa femme pour ainsi qu'elle lui soit entièrement fidèle et qu'elle ne connaisse aucun autre homme. Ainsi il pourra être certain qu'elle lui restera fidèle car elle ne connaîtra rien de l’amour : “Epouser une sotte est pour n'être point sot”. Selon lui, si une femme n'est pas instruite, elle ne pourra pas discuter avec d'autres hommes, ne pourra pas écrire de lettres d’amour : “Moi, j'irais me charger d'une spirituelle Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle ; Qui de prose et de vers ferait de doux écrits”. 

Chrysalde laisse parler Arnolphe mais essaie d'exposer certains arguments contre ce dernier. Premièrement il lui demande comment une femme inculte peut ainsi lui plaire, il ne comprend pas cette décision d'enfermer sa femme, loin des hommes : “Une femme stupide est donc votre marotte ?” De plus il essaie d'intervenir pour lui faire parvenir son point de vue sur le choix plus judicieux d’une femme ouverte d'esprit et charmante : “L'esprit et la beauté…”, mais il se fait couper la parole par Arnolphe qui ne veut rien entendre à ce sujet. De plus a la fin de la scène il se moque du nom choisi par Arnolphe : “A quarante-deux ans, de vous débaptiser tronc pourri de votre métairie Vous faire dans le monde un nom de seigneurie?”

Ainsi tout est fait pour ridiculiser le plus possible Arnolphe afin que les spectateurs prennent le parti de Chrysalde. 

Analyse de Acte II scène 5, De «La promenade est belle» à «Que pour le secourir j’aurais tout accordé», Comment fonctionne le comique dans cette scène ?

I) La fonction du récit

Agnès raconte ici sa rencontre avec Horace, un jeune homme «bien fait» (par opposition à Arnolphe qui est «vieux»), qui est tombé amoureux d’elle au premier regard en passant sur son balcon et qui depuis lui fait une cour assidue. Agnès emploi les temps du récit (imparfait et passé simple) et relate de façon précise et détaillée le coup de foudre et ses suites. On peut parler de théâtre dans le théâtre lorsque Agnès, pour donner plus de vie à son récit, utilise le système du discours direct avec les guillemets pour raconter sa discussion avec la vieille femme : «Moi, j’ai blessé quelqu’un ! fis-je tout étonnée». Le spectateur peut ainsi vivre au présent la scène qui a eu lieu dans le passé entre Agnès et la vieille femme.

 

II) Le personnage d’Agnès

Arnolphe est obligé d’amorcer la conversation avec des lieux communs, ce qui montre que Arnolphe et Agnès n’ont aucune complicité : « La promenade est belle. Fort belle.» Agnès n’a aucun divertissement et doit se cantonner à des travaux de couture, telle une esclave : «Qu’avez-vous fait [...] Six chemises, je pense, et six coiffes aussi». Agnès est totalement soumise à Arnolphe, elle se contente de répondre aux questions posées sans se plaindre de sa réclusion et se conforme à ce qu’Arnolphe attend d’elle. La sincérité d’Agnès prouve à Arnolphe qu’elle n’a aucune conscience qu’elle le contrarie en nouant une relation même platonique avec Horace et qu’il a donc bien réussi à la maintenir dans une totale ignorance.

 

III) Les procédés comiques

La situation est comique parce qu’Agnès pense faire plaisir à Arnolphe en lui avouant qu’elle a noué une relation avec un jeune homme «bien fait». Comme elle le considère comme son père, elle pense qu’il veut son bonheur et qu’il sera content de savoir qu’elle s’est fait un ami pour rompre sa solitude. L’ignorance dans laquelle Arnolphe l’a maintenue fait qu'Agnès ne se rend pas compte que Horace lui fait la cour. Molière dénonce ici le fait qu’en n’éduquant pas les jeunes filles on les rend vulnérables et à la merci des séducteurs. Arnolphe représente ici le jaloux et Agnès l’ingénue. Molière recours donc au comique de caractère. La réponse à la question «Ne vous a-t-il point pris, Agnès, quelqu’autre chose ?» joue à la fois sur le comique de répétition, le quiproquo, la surprise que l’ont peut regrouper sous le comique de mots. Les didascalies se rapportent essentiellement à Arnolphe puisqu’il joue un double jeu, prêchant le faux pour savoir le vrai, en parfait hypocrite qu’il est. La scène est très caricaturale et fait penser à la farce médiévale.

Analyse de Acte III scène 4, De «Mais il faut qu’en ami je vous montre la lettre» à «Vous voyez ce que je vous confie», Comment Molière dénonce-t-il l’hypocrisie dans ce passage ?

I) Une scène importante pour l’intrigue

Cette scène est importante dans la progression de l’intrigue car Arnolphe sait désormais qu'Agnès lui dissimule sa relation et ses sentiments pour Horace. Il va donc changer d’attitude dans la suite de la pièce et resserrer sa surveillance à l’égard d’Agnès. On devine qu’il sera encore plus tyrannique envers elle. Horace parle plus qu’Arnolphe parce qu’il est sincère et se sent libre de sa parole puisqu’il considère Arnolphe comme son ami. Ce dernier en revanche parle peu car il essaye de dissimuler sa colère. Dans cet extrait, Molière a recours aux quatre sortes de comique : le comique de situation puisque chacun des deux personnages ignore qu’il parle en fait à l’ennemi de son bonheur, le comique de caractère puisque Horace représente l’amoureux transi et Arnolphe l’hypocrite et le jaloux, le comique de mots puisque le passage est lourd de sous-entendus et de révélations involontaires, le comique de gestes puisqu’Arnolphe est comme toujours ridicule «(Arnolphe rit d’un ris forcé)».

 

II) La déclaration d’amour d’Agnès

Horace lit la lettre d'Agnès, ce qui permet au spectateur de pouvoir écouter ce qu’elle a à dire car dans l’ensemble de la pièce Arnolphe la bâillonne en permanence en lui interdisant de s’exprimer (il lui avait même interdit d’apprendre à écrire : «Voilà, friponne, à quoi l’écriture te sert ; Et contre mon dessein l’art t’en fut découvert»). La déclaration d’amour d’Agnès est touchante par sa sincérité et sa naïveté. On note aussi qu'Agnès dit pour la première fois qu’elle se rend compte qu’elle a été maintenue par Arnolphe dans l’ignorance et qu’elle en éprouve de la honte. L’emploi fréquent de «mais» montre qu’Agnès ose enfin penser par elle-même et que l’intelligence du coeur ne peut pas être bridée.

 

III) La déclaration d’amour d’Horace

Horace admire la douceur («Avez-vous jamais vu d’expression plus douce ?»), l’intelligence d'Agnès («Voulu de cet esprit étouffer la clarté ?»), sa sincérité («âme admirable»). Horace s’adresse au tuteur légal d'Agnès lorsqu’il lui lit sa lettre, donc même s’il ne connaît pas les véritables intentions d’Arnolphe à l’égard d’Agnès, il lui fait courir un risque puisqu’il a tout pouvoir sur elle. Son amour lui fait commettre ici une imprudence.

 

IV) La voix de Molière

Horace avoue sans le savoir à Arnolphe qu’il a la ferme intention de lui ravir Agnès de gré ou de force. La sincérité d’Agnès et sa douceur sont mises en opposition avec la tyrannie qu’exerce sur elle Arnolphe et qui apparaît comme d’autant plus injuste qu’elle s’exerce sur une jeune fille pure et sans défense : «Malgré les soins maudits d’un injuste pouvoir». Derrière les paroles d’Horace on reconnaît clairement la voix de Molière qui condamne ici fermement l’hypocrisie et le mensonge et qui, en tant que libertin, défend dans ce passage comme dans toute la pièce la liberté de penser et la liberté d’aimer.

Analyse de Acte IV scène 1, De «J'ai peine, je l'avoue, à demeurer en place» à «Et de moi tout à fait vous ne vous rirez point.» Comment Molière fait-il de ce monologue délibératif une parodie de tragédie ?

L'analyse du monologue d'Arnolphe dans "L'École des femmes" de Molière met en lumière la complexité de ce personnage et la manière dont Molière joue avec les codes de la tragédie pour créer une parodie comique.

 

I) Un monologue délibératif

 

Arnolphe, pris entre ses sentiments contradictoires pour Agnès et sa colère envers elle, exprime son dilemme intérieur. Il ressent à la fois de l’amour et de la frustration, ce qui le rend incapable de rester en place, symbolisant son agitation mentale. La question rhétorique “Quoi ?” souligne son désarroi. Le passage où il évoque son investissement dans l'éducation d'Agnès ("je l'aurai mitonner pour moi durant treize ans") révèle son égocentrisme et son sentiment de possession envers Agnès, tout en étant comique par son absurdité. L'utilisation du terme "mitonner" introduit une légèreté comique dans ce qui pourrait être perçu comme un monologue tragique. Son adresse à Horace, bien qu'il soit absent, montre qu'Arnolphe est confronté à un choix difficile et que son orgueil est au centre de ses préoccupations.

 

II) La parodie d’une tragédie

 

Arnolphe utilise le langage et les motifs de la tragédie pour exprimer son désespoir, mais dans un contexte comique, ce qui crée une parodie. Ses préoccupations, bien que présentées comme tragiques, sont en réalité ridicules et exagérées, comme le montre son utilisation du terme "godelureau" pour désigner Horace. L'emploi du mot "traîtresse" pour Agnès et l'hyperbole de ses sentiments ("à deux doigts du trépas") sont typiques de la tragédie, mais ici, ils sont déployés de manière comique en raison de leur décalage avec la réalité de la situation. L'allusion sexuelle dans son désir pour Agnès est une autre manière de détourner les conventions de la tragédie, où de tels sous-entendus seraient impensables.

 

En conclusion, Molière utilise le monologue d'Arnolphe pour explorer les thèmes de l'amour, de la jalousie et de l'orgueil, tout en parodiant les éléments de la tragédie. Cette approche permet de souligner l'absurdité des prétentions d'Arnolphe et de son plan pour contrôler Agnès, tout en offrant un divertissement comique. Le personnage d'Arnolphe est ainsi présenté comme ridicule et pathétique, mais également comme un exemple de la folie humaine lorsqu'elle est poussée à l'extrême.

Analyse de Acte IV scène 6, De «La place m'est heureuse à vous y rencontrer» à «Adieu. Je vais songer aux choses nécessaires.» Dans quel but Molière fait-il raconter à Arnolphe le récit de ses aventures amoureuses ?

I) Un récit haletant

a) Le rythme de la tirade et la longueur des phrases

Dans cette tirade, Horace décrit les actions et ses pensées très rapidement. Pour cela, Molière utilise des vers longs avec peu de virgule, pour montrer le déroulement de l’action en vitesse : “Et sans doute il faut bien qu'à ce becque cornu Du trait qu'elle a joué quelque jour soit venu”. Les virgules sont utilisées pour mimer la respiration d’Horace qui est exalté.  Les virgules marquent les moments où il respire, avant de se remettre à enchaîner sa tirade : “Mon jaloux inquiet, sans dire son ennui, Est sorti de la chambre, et moi, de mon étui”. Les autres usages de ponctuation servent à mettre en valeur ce qui est à gauche de la césure à l’hémistiche : “Il est entré d'abord: je ne le voyais pas”. 

 

b) Le récit des amours d’Agnès et d’Horace

Pour raconter son point de vue à Arnolphe, Horace enchaîne le récit de ses actions passées et futures, reliées par des connecteurs temporels : “Après”. On remarque que le récit d’Horace est très détaillé et il essaye toujours de rester très précis. Tous les détails des événements mais aussi du comportement du “jaloux” (Arnolphe) sont inclus dans sa tirade, ce qui marque encore plus le choc d’Arnolphe en découvrant qu’il est dupé : “Mais je l'oyais marcher, sans rien dire, à grands pas, Poussant de temps en temps des soupirs pitoyables”. Dans la fin de cette tirade, Molière parodie la scène du balcon dans la tragédie Roméo et Juliette de Shakespeare : “En toussant par trois fois je me ferai connaître; Et je dois au signal voir ouvrir la fenêtre, Dont, avec une échelle, et secondé d'Agnès, Mon amour tâchera de me gagner l'accès.” 

 

II) Tel est pris qui croyait prendre

a) Arnolphe est tourné en ridicule

Arnolphe, dans cette scène, est tourné en ridicule, car depuis qu’il a pris Agnès sous son aile il s’est appliqué à l’éduquer dans le but d’en faire sa femme, et il se fait détrôner par Horace, donc tous ses soins pour se garder d’être cocu n’auront servi à rien. Arnolphe est jaloux de voir sa future femme aimer un jeune homme séduisant alors que lui est vieux et décrépit. En effet, Horace assiste à la crise de jalousie depuis l’armoire : “Mon jaloux inquiet, sans dire son ennui, Est sorti de la chambre, et moi, de mon étui.” Arnolphe est présenté comme un homme très coléreux et incapable de se maîtriser : “Poussant de temps en temps des soupirs pitoyables,

Et donnant quelquefois de grands coups sur les tables, Frappant un petit chien qui pour lui s'émouvait, Et jetant brusquement les hardes qu'il trouvait.”

 

b) Horace est naïf et trop sûr de lui

Horace naïvement, raconte à Arnolphe ses projets pour son avenir avec Agnès en croyant que c’est son meilleur ami, alors qu’en réalité, Arnolphe est son rival et pire ennemi : “Comme à mon seul ami je veux bien vous l'apprendre.” Horace ne connaît pas les véritables intentions d’Arnolphe donc n’a pas peur d’aller lui raconter ses projets, il est beaucoup trop sûr de lui et prend des risques inutiles : “C'était trop hasarder; mais je dois [...] gagner l'accès”. 

Analyse de Acte V scène 4, De «Pourquoi me criez-vous ?» à «Je ne vous en ai pas de si grandes qu’on pense.»

I) Une scène de conflit

 

Arnolphe et Agnès se disputent suite au choix d’Agnès concernant son mariage. Il n’y a pas d’insultes, ou de menaces dans leurs échanges, en effet ils emploient tous deux un langage soutenu, mais leur échanges et pourtant très violent et les emmènent dans une situation d’incommunicabilité : 

«ARNOLPHE

Et vous avez le front de le dire à moi-même ?

AGNÈS

Et pourquoi s’il est vrai, ne le dirais-je pas ?

ARNOLPHE

Le deviez-vous aimer  ? impertinente.»

Agnès et Arnolphe n’arrivent pas à communiquer ensemble, chacun condamne l’autre.

Agnès étant persuadée de faire le bon choix en se mariant se rend compte qu’Arnolphe l’a manipulée pendant toute son enfance car il ne l’a éduquée que pour lui-même.

L’aspect comique de la pièce tient au fait qu’Arnolphe se donne du mal tout au long de l’éducation d’Agnès pour se marier avec elle, mais tout son plan se retourne maintenant  contre lui :

«AGNÈS

C’est un homme qui dit qu’il me veut pour sa femme ;

J’ai suivi vos leçons, et vous m’avez prêché

Qu’il se faut marier pour ôter le péché.

ARNOLPHE

Oui, mais pour femme moi je prétendais vous prendre,

Et je vous l’avais fait, me semble, assez entendre.»

Arnolphe prônait le mariage, espérant qu’Agnès le choisirait comme mari, mais elle décide d’épouser un autre homme ce qui plonge Arnolphe dans le désespoir et la colère.

 

II) La métamorphose d’Agnès

 

Arnolphe affirme son pouvoir sur Agnès en la traitant comme une petite enfant : l’impudente, impertinente, la vilaine. C’est donc à partir de là qu’Agnès se rebelle, nous assistons à une crise d’adolescence : “ Mon dieu, ce n’est pas moi que vous devez blâmer,  que ne vous-êtes vous comme lui fait aimer ?” “Vraiment il en sait donc là-dessus plus que vous”.

Elle devient d’ailleurs plus indépendante, en disant qu’elle ne lui doit rien : “Je ne vous en ai pas de si grandes qu’on pense”.

 

III) Arnolphe, entre l’amour et l’orgueil

 

Arnolphe est jaloux du prétendant d’Agnès, il lui fait donc une crise, en l’appelant comme si elle lui appartenait : coquine, traîtresse. Mais malgré cela, son désir envers elle persiste toujours : “Oui, mais pour femme moi je prétendait vous prendre, et vous, l’avez fait, assez entendre”. Arnolphe est désireux d’obtenir ce qu’il s’était promis, la main d’Agnès : “Ah, c’est que vous l’aimez, traîtresse.” Arnolphe ne considère pas Agnès comme la femme qu’il aimerait épouser mais comme un objet qu’il a perfectionné à son image dans le but de s’en servir plus tard comme instrument de plaisir ; en effet il se moque de ses ressentis et du bonheur qu’elle pourrait éprouver avec un autre, la raison de sa colère est juste le fait qu’on la lui prenne. 

Molière montre à travers ce texte que les hommes ne demandent pas forcément leur femme en mariage pour prendre soin d’elle mais uniquement pour satisfaire leurs propres désirs. 

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