Analyse du poème Le Bazar de Verhaeren

Analyse du poème Le Bazar de Verhaeren, Du début à «Et font argent de leurs secrets»

Emile Verhaeren dans son recueil Les Villes tentaculaires, décrit la ville dominée par la verticalité, son immensité et son aspect chaotique. Il donne une image péjorative de la ville en la décrivant avec exagération. Nous tenterons donc de répondre à la question : Quelle est la machine à l’oeuvre dans ce texte ? Pour cela, nous étudierons tout d’abord l’immensité de ce qui nous décrit, ensuite les mouvements que cette immensité provoque et pour terminer nous verrons que la ville empêche la spiritualité. 

 

I) L’immensité 

“Étalages toujours montants, toujours accrus,” (v.2), “En torsades” (v.5) : On constate une verticalité dû au manque de place. C’est une architecture en forme de dédale.

“L'immensité se serre en des armoires” : Cependant, à travers ce vers, on peut comprendre que l’immensité peut également être réduite en un piège. L’immensité ne veut pas dire Liberté. 

“avec des murs géants”, “ sous-sols béants”: on observe le gigantisme du lieu décrit. 

 

II) Les mouvements 

“ toujours montants, toujours accrus”(v.2) : L’utilisation de l’adverbe “toujours” permet d’appuyer la fréquence des mouvements qui sont continus. 

“Tumulte et cris jetés, gestes vifs et bourrus” : On observe un champ lexical du corps humain : “cris”, “gestes” : qui témoigne de l’idée que les mouvements sont produits par les humains.  

“bougent”, “montés” (x2), “étale”, “bousculent”,”tourne”, “s'érige”, “convulsée”, “ échappent” : l’utilisation de verbes de mouvement tout au long du texte témoigne du fait que l’auteur a voulu “faire bouger” son texte en nous montrant l’agitation que peut faire une foule.

“rayonne”: On observe l’utilisation d’un élément : la lumière qui permet d’attirer plus de clientèle. Dans ce texte, on observe que les objets sont plus mis en valeur que les humains qui ne sont que évoqués. 

 

III) La ville empêche la spiritualité

“Toutes ardeurs, tous souvenirs, toutes prières

Sont là, sur des étaux et s'empoussièrent ;

Des mots qui renfermaient l'âme du monde

Et que les prêtres seuls disaient au nom de tous

Sont charriés et ballottés, dans la faconde

Des camelots et des voyous.” : Même la spiritualité et la religion sont réduits à être en quelque sorte des marchandises. Ils sont commercialisés. 

“Par centaines et par milliers !” : Ces chiffres démesurés appuient l’idée d’immensité et décrivent avec exagération la mécanisation du lieu. 

“Tous ceux dont le cerveau

S'enflamme aux feux des problèmes nouveaux,

Tous les chercheurs qui se fixent pour cible

Le front d'airain de l'impossible

Et le cassent, pour que les découvertes

S'en échappent, ailes ouvertes,

Sont là gauches, fiévreux, distraits,

Dupes des gens qui les renient” : La ville est un frein à l’intelligence et à la réflexion. Le poème témoigne de l’immensité de l’endroit, cependant on constate qu’il réduit l’humanité. 

 

Conclusion :

Ainsi, ce poème donne une image très négative de la ville qui empêche le développement de l’humanité. On observe la présence démesurée de ce bazar qui attire une foule aveugle. Il témoigne donc de la passion et de la frénésie de consommation. 

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