Analyse de la confrontation entre Argan et Béralde dans "Le Malade imaginaire" de Molière (Acte III, Scène 3)

Analyse de la confrontation entre Argan et Béralde dans "Le Malade imaginaire" de Molière (Acte III, Scène 3)

Dans le contexte du bac de français, et plus précisément dans le cadre du parcours spectacle et comédie, l'étude de "Le Malade imaginaire" de Molière révèle des dimensions critiques profondes, particulièrement vis-à-vis de la médecine de son époque. L'acte III, scène 3, où Argan fait face à son frère sceptique Béralde, offre un terrain fertile pour explorer cette critique.

Un débat doctrinal sur la médecine

La confrontation entre Argan et Béralde s'articule autour d'un débat sur la médecine, où Béralde remet en question la confiance aveugle d'Argan dans les médecins. Ce débat s'ouvre sur la question d'Argan, reflétant la doxa de l'époque : "Que faire donc quand on est malade ?". Béralde, par ses réponses paradoxales, met en lumière la capacité intrinsèque de la nature à guérir, sans l'intervention médicale, une idée inspirée du stoïcisme et de philosophes comme Montaigne.

La critique de l'impulsivité humaine

Béralde poursuit en critiquant l'impulsivité et l'impatience humaines, qu'il juge responsables de la majorité des décès, non pas du fait des maladies elles-mêmes, mais des remèdes administrés. Cette perspective révèle une profonde méfiance envers les pratiques médicales contemporaines de Molière, accusées d'aggraver l'état des patients plutôt que de le guérir.

Le "roman de la médecine"

Béralde dépeint ensuite la médecine comme un "roman", une fiction peuplée de promesses irréalistes. Cette métaphore du "roman" sert à souligner le décalage entre les espérances des patients et la réalité souvent décevante des traitements médicaux. Il critique ainsi la tendance des médecins à vendre des illusions plutôt que des solutions tangibles, exploitant la crédulité des hommes désireux d'échapper à la maladie et à la mort.

Béralde, figure de la raison

Face aux sarcasmes d'Argan, dépourvu d'arguments solides, Béralde incarne la voix de la raison. Il contraste les discours éloquents des médecins avec leur pratique défaillante, soulignant une discordance entre la théorie et la réalité. Béralde, en honnête homme du XVIIe siècle, préconise une approche modérée et rationnelle, valorisant l'expérience et la sagesse pratique face aux extravagances de la médecine théorique.

Conclusion : La satire des pratiques médicales

Cette scène illustre la maîtrise avec laquelle Molière utilise le théâtre pour critiquer les mœurs de son temps, en l'occurrence les pratiques médicales. Béralde, en proposant une alternative fondée sur le bon sens et le respect de la nature, porte la pensée de Molière, faisant de "Le Malade imaginaire" un texte riche pour les étudiants du bac de français, notamment dans leur exploration du parcours spectacle et comédie.

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